RENCONTRE ANNUELLE DES AMIS DE GETHSEMANI A MONTPELLIER (04 – 03 – 2017)
Comme tous les ans, nous nous réunissons pour notre Assemblée des Amis de Gethsémani. C’est un temps d’amitié et d’échange entre régions. C’est aussi l’occasion d’un approfondissement de notre foi.
Nous nous retrouvons 24, certains n’ayant pu nous rejoindre à cause des intempéries.
Sœur Danièle accueille les participants et laisse l’intervenant de la matinée se présenter lui-même. Le père François HISS, lazariste, envoyé en mission à la « Maison du missionnaire » à Vichy, évoque son parcours de missionnaire en Algérie durant 13 ans puis 8 ans en Iran. C’est dire combien son expérience de chrétien en terre d’islam est dense, interpelante pour chacun de nous, dans le contexte social et politique que nous traversons.
Après un temps de prière où la Parole de Dieu dans l’évangile du jour, nous rejoint (appel de Lévy), nous laissons le père François nous inviter à la méditation, à partir de cet évangile : Luc 5, 27-32.
Le père François commence son intervention en nous rejoignant dans notre parcours sur le lien entre la « Miséricorde et Gethsémani ». Nous méditons ensemble sur ce qu’est aujourd’hui Gethsémani, à travers l’expérience personnelle de Jésus et celle que nous rencontrons dans notre monde aujourd’hui, parfois de près dans nos vies.
INTERVENTION DU PERE FRANÇOIS HISS.
I. LA MISERICORDE C’EST JESUS A GETHSEMANI.
C’est Jésus, la miséricorde, la source.
Gethsémani c’est le moment important, où Jésus est déjà en croix. La miséricorde a un visage. C’est pour cela que l’on parle de miséricorde à Gethsémani. Il y a un lien entre Jésus et la miséricorde.
Le pape François parle de miséricorde et Vincent de Paul a traduit la miséricorde dans un charisme.
La miséricorde c’est vivant. Ce n’est pas du romantisme. En la situant à Gethsémani, on voit à quel prix on doit la vivre.
Proposition de deux textes de référence pour nous interroger.
1. Appel de Lévy Evangile Luc 5, 27- 32.
Jésus sortit et remarqua un publicain.
Si je reste chez moi, je ne rencontre pas grand monde. La miséricorde commence par sortir de chez soi. Ça coûte de sortir... C’est le prix de la miséricorde.
Est-ce que je sors et remarque un publicain ? Celui qui est mal vu, de mauvaise réputation ?
Est-ce que je suis capable de m’arrêter pour ces gens, pour eux ?
Est-ce que je remarque autre chose que les étiquettes ? La miséricorde, c’est dépasser les étiquettes.
Vivre en Christ, est-ce seulement rencontrer ses amis ? Je m’inscris dans la miséricorde, si je dépasse cela.
Jésus lui dit : « Suis-moi ! »
Est-ce que dans ma vie, j’ai été capable de dire à quelqu’un « suis-moi, on a besoin de toi. » ?
Capable : c’est la logique de la vocation avec Jésus. « J’ai besoin de toi. » Voilà comment une vocation peut naître.
Courage de Jésus qui appelle celui qui a une réputation de collaborateur.
Confiance au point de départ de toute vocation. Jésus n’est pas naïf, il est confiant.
Cela conditionne la vie du charisme : sortir – remarquer – faire confiance. _ Si ce n’est pas cela, le groupe va mourir.
Cet appel de Jésus s’inscrit dans notre vie d’aujourd’hui. Si cette première phrase est vécue, vous vivrez.
L’évangile est une lettre vivante.
Qui puis-je appeler et remarquer en sortant de chez moi ?
Lévy (Matthieu) est tout heureux. Jésus va chez lui ; il se compromet par son geste : il va manger chez Matthieu.
Les pharisiens récriminent.
La miséricorde entraine des critiques et de la réprobation, de la discrimination. Ça fait partir de ce que l’on doit vivre. Jésus est très clair dans sa réponse. Si je passe trop de temps avec des gens en bonne santé, je ne serai pas fidèle au charisme.
Jésus, dans la parabole, laisse les 99 brebis…quel que soit le risque ! Il va à la recherche tâtonnante de celle qui est perdue.
Nous connaissons la pédagogie de Jésus.
Comment pratiquons-nous la pédagogie de la miséricorde ? Si nous sommes bousculés par un texte d’évangile, tant mieux. Aller vers les publicains et les pécheurs. Vérifier notre carnet d’adresses.
Voir ce que coûte la miséricorde. Son prix, c’est la Croix. La porte de la miséricorde, c’est donner sa vie. Vérifier comment ?
2. L’homme à la main paralysé Marc 3, 1 – 6.
- Est-il permis le jour du sabbat de faire le bien ou le mal ? « Etends ta main, et l’homme fut guéri ».
Jésus guérit et on veut le mettre à mort. Ne vous attendez pas à des félicitations.
La miséricorde entraine la réprobation, la condamnation. C’est un risque.
L’exercice même de la miséricorde entraine des embêtements. Dès qu’il a fait le bien, Jésus est condamné. Le charisme est là ! On comprend que l’on recule. Jésus a toujours voulu prévenir ses disciples. On marche vers la Croix.
II. LA MISERICORDE POUR SAINT VINCENT.
Il faut suivre une chronologie.
Premier ministère : Vincent est Aumônier Général des Galères. C’est le jeune Vincent, pas encore converti au service des pauvres.
Il partage le sort de ceux que la société condamne. Il est employé par la famille Gondy, monsieur de Gondy étant général des Galères. Vincent va à Marseille, au port et il voit la condition des galériens. Il connait la vie des galériens.
Premier travail : il modifie et humanise le règlement des Galères pour que les galériens soient mieux traités. Il est témoins que des personnes ne sont pas traitées comme elles devraient l’être.
Qui est capable d’intervenir au plan du droit du politique ? Tout converge pour que les chrétiens prennent leur place dans la société.
Aujourd’hui, le Secours Catholique interpelle les candidats aux élections présidentielles pour que la question de la grande pauvreté soit traitée.
« Prendre le parti des jeunes » Editions de l’Atelier. « Les Apprentis d’Auteuils coédite avec les Éditions de l’Atelier un livre blanc, résultat d’une vaste concertation qui vise les décideurs politiques, associatifs ou du monde de l’entreprise. Le livre est organisé en quatre chapitres - famille, école, avenir, société - émaillés de citations de jeunes ou de familles. Ils donnent à voir ce qu’ils vivent au quotidien, mais aussi les convictions d’Apprentis d’Auteuil, qui formule 20 propositions. »
Ce livre écrit suite à une large enquête des Apprentis d’Auteuils est une interpellation adressée aux hommes politiques sur la vie réelle et non privée. C’est ce que Vincent a voulu.
Exemple des enfants trouvés – enfants du péché – Vincent prend le risque de les recueillir, les confier…Il est mal compris au début : voir le Discours aux Dames de la Charité : « …les Dames prononcèrent un arrêt et ce fut un arrêt de miséricorde. » Vincent de Paul.
Responsables, c’est être appelés à répondre : « Qu’as-tu fait de ton frère ? » La miséricorde ça coûte ; exemple pour le Dames de la Charité. Ça ne vient pas tout seul. Les Dames l’ont fait dans le don d’elles-mêmes.
III. LE PAPE FRANÇOIS
« Ce pape qui dérange » de Virginie RIVA. Dans la courte présentation du livre : « Alors que le monde entier et les médias l’adulent, au sein du Vatican, le pape François agace. Dans cette institution bimillénaire et européenne, l’Argentin va trop vite et bouscule le protocole. Présent sur tous les fronts, il a entamé une révolution en profondeur de l’Église, faisant souffler sur Rome un air de Vatican II. »
Cela se retrouve dans tous ses chantiers : finances – mœurs – accueil des pauvres – La mission pastorale de l’Eglise c’est d’aller vers ceux qui sont loin. Pourquoi autant de haine ?
Exemple de charité que Jésus nous donne : c’est un samaritain
Exemple de foi que Jésus nous donne : c’est le centurion romain
Exemple de pardon que Jésus nous donne : c’est le publicain
Ces trois temps, ces époques, sont là pour que nous incarnions cette parole.
(Notes de sr Marie-Lise MILHE)
PROCHAINE ASSEMBLEE GENERALE A MONTPELLIER LE SAMEDI 3 MARS 2018